Elle...
Minuit.
Ciel mouillé, des gouttes de pluie tombaient et se posaient pudiquement sur, le quartier, le trottoir, les voitures, les arbres, les roses.., le minaret, des heures durant, dans le sombre de la nuit, le calme de la nuit.
L’aube.
Mo’addine appelle à la prière « Allaaaah o Akbar ; Allaaaa-aaa-aaaah o Akbar » _ elle allongée à plat ventre sur son lit, profondément endormie_ « Assalaaaaato khayrone mina nowm ».
Elle leva sa tête, d’une certaine difficulté, puis, lourde sa tête, la laissa plonger dans son oreiller. Elle murmura « Allah yesmehli ! » et s’envola à nouveau.
Matin.
Un rayon de soleil, doux, pénètre le carreau de la fenêtre, entre dans sa chambre doucement chaude et se dirige vers sa paupière pour l’embrasser avec douceur.
Aujourd’hui est le 18 octobre. Elle le sait déjà, bien sur qu’elle le sait.
La lumière du beau jour extirpa son sommeil. Elle jeta alors sa couverture, d'un coup de pied; cette couverture qui l'agrippait placidement chaque nuit et la serrait entre ses bras largement ouverts comme un homme, un homme…, un homme tout court.
Seule sur le lit, même pas la couverture, elle se leva en soupirant.
Dans la salle de bain, elle se mit debout devant le miroir. Elle se regarda d'un air désemparé. Des yeux sans kohol, des cernes légers autour, mais qui tentent encore de briller malgré toutes ces larmes versées, ce sommeil absent et ce coeur saignant.....
(à suivre)